lundi 14 octobre 2013

Wyliam: l'univers de la pédopsychiatrie (2 de 4)

Au début de l'été dernier, Wyliam avait de moins en moins le moral. Il était plutôt irritable, fatigué et agressif par moment. J'ai été voir son médecin de famille en début d'été et celle-ci m'a dit de revenir la voir 3 mois plus tard s'il n'allait pas mieux... mais qu'il s'agissait peut-être du médicament (le Vyvanse) que Wyliam prenait pour son TDAH. Malheureusement, j'ai dû consulter d'urgence deux ou trois semaines plus tard quand Wyliam a commencé à me dire qu'il voulait mourir et que la vie était laide... 

Il avait 6 ans... à 6 ans, on n'a pas ce genre de pensée. 

Rapidement, la médecin envoie une requête d'urgence en pédopsychiatrie à l’hôpital de ma région. En moins d'un mois, il a son rendez-vous. La pédopsychiatre le rencontre quelques minutes, et discute avec mon conjoint et moi pendant presque 3h. Elle lui diagnostic alors un trouble d'adaptation anxio-dépressif relié à son problème de langage, en premier lieu, ainsi que la nouveauté face au camp de jour où il va durant l'été, au mariage que nous organisons, au voyage de noce que nous faisons sans les enfants...

Elle veut le suivre une fois par semaine et nous offre aussi un suivi avec une TS de la pédopsychiatrie. On accepte évidemment. 

Pendant les rencontres, la TS et la pédopsychiatre se demande si Wyliam n'aurait pas des problèmes de motricités. Elle nous suggère de le faire évaluer. Évidemment, je n'ai aucun service au public, alors je me tourne au privée. Après 3 rencontres (et 600$ de moins dans mon compte), les deux ergothérapeutes que Wyliam a rencontré nous annonce le bilan: Wyliam démontre des troubles praxiques et des troubles sensoriels importants (hyposensible au niveau olfactif, auditif et tactile et hypersensible au niveau vestibulocochléaire). Il a un trouble important également au niveau de la proprioception qui est à la limite dangereuse et Wyliam présente également une hypotonie. Elles me parlent également d'une dyspraxie orale assez présente, la raison possiblement du pourquoi mon fils a tant de mal à articuler - mais voyons, les enfants de cette âge ont toute cette manie, non? Elles se demandent pour qu'elles raisons Wyliam n'a pas été vue en pédopsychiatrie lorsqu'il avait environ 4 ans. Les deux se demandent s'il ne serait pas TSA (trouble du spectre de l'autisme); elles ont du mal à entrer en contact avec lui. Je leur confirme que la pédopsychiatre qui suit mon fils n'y croit pas du tout. Finalement, elle recommande fortement à la pédopsychiatre de faire une référence en neuropédiatrie, car le cas de mon fils est comment dire... compliqué? Se pourrait-il que Wyliam ait une lésion cérébrale? Voilà leur avis... Je reste bouche-bée... je vais porter la recommandation directement en pédopsychiatrie pour que la référence se fasse le plus vite possible.


Je comprenais maintenant. Pourquoi il avait certaines difficultés anormale à son âge: il est incapable de s'essuyer seul les fesses après être allé à la selle, ne sait pas faire de vélo, ne sait pas nager et a une peur énorme de l'eau, la trampoline n'est pas son jeu préféré, il met souvent ses pantalons et chandail à l'envers, ne se réveille par la nuit car ne ressent pas son envie donc pas propre de nuit encore, ne réalise pas quand les gens bougent autour de lui, ne réalise pas que la cloche sonne à l'école, ne se rend pas compte qu'il est dans la rue, n'arrive pas à se laver seul...

Tant de difficultés pour un seul et même enfant...

Puis je décide également de le faire évaluer en orthophonie au privé (et encore 1000$ de moins dans le compte). Il démontre clairement une dyspraxie orale que l'orthophoniste renvoie rapidement la balle a son ergothérapeute. Elle l'évalue, voit qu'il y a une problématique mais ne peut se prononcer s'il s'agit d'un trouble du langage ou autre chose. Elle réalise également qu'il démontre une bonne anxiété durant la lecture... Elle termine en disant que le cas de fiston est compliqué. C'est pas la première fois que j'entends cela...

Mais pas plus de diagnostics officiels.

Il s'isole, ne joue avec personne, parle très rarement en classe. Sa nouvelle professeure en 1ere année a du faire un plan d'intervention d'urgence pour lui parce qu'elle s’inquiétait énormément de son coté social. Il ne joue qu'en parallèle, refuse de jouer avec les autres, n'est pas intéressé au jeu de groupe... il reste dans son coin et a tendance à tourner en rond souvent.....

Nous avions vue une certaine amélioration après Noël, il avait enfin commencé à faire des sourires à la pédopsychiatre et a regarder pour la première fois la TS. On est sur le bon chemin....

Mais finalement, ça n'a duré qu'un temps... Wyliam, après le temps des fêtes, recommence à mal aller: crises, pleurs, sautes d'humeur explosives... 

et recommence à me parler de la mort...

On recommence les rendez-vous d'urgence. Je revois son médecin de famille pour voir se qu'elle pensait faire avec la médication pour son TDAH. Et puis elle me dit: avec tous les problèmes qu'il a, a-t-il été évalué pour un TSA? Je lui dit que la pédopsychiatre n'y croit pas du tout. Mais elle reste septique et me dit que Wyliam démontre beaucoup de signes, en plus avec tous les troubles qui se colle parfaitement à un TSA. Elle veut donc que je fasse une liste des symptômes s'apparentant au TSA pour donner à la neuropédiatre qu'il verra prochainement.

Le lendemain, c'est le rendez-vous d'urgence en pédopsychiatrie. Je reparle du TSA avec la pédopsychiatre et elle est ferme: il n'est pas TSA car il nous montre un contact franc et parce que Wyliam s'est beaucoup attaché à elle. Un TSA ne ferait pas ça, à son avis.

Elle passe un bon moment avec Wyliam et il fini par lui dire qu'à l'école, il est «poche», qu'il est toujours le dernier à comprendre les consignes, qu'il n'arrive pas à écrire des phrases, qu'il est toujours le dernier à finir ses travaux. Les gars de sa classe courts tous plus vite que lui parce que lui, ses jambes se fatiguent vite... Il se trouve «poche» parce qu'il n'arrive pas à faire de la corde à sauter, il n'est pas capable de faire du vélo... bref, son estime est catastrophique. Il dit que sa tête ne l'écoute plus et qu'il voit tout noir dedans.


La pédopsychiatre recommande donc d'augmenter son vyvanse à 40mg et la semaine d'ensuite, probablement à 50mg. Il est en TDAH décompensé, il est épuisé, à bout. Elle trouve que son TDAH est assez imposant et prend beaucoup de place...

La professeure m'écrit également pour me dire que Wyliam ne comprends plus les consignes, pleure beaucoup, est arrogant, s'isole plus qu'avant. Il n'arrive pas à construire des phrase si oui, ses phrases n'ont aucun sens malgré les bonnes idées.

Et puis, on a enfin un rendez-vous en neuropédiatrie...

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